3 Questions à Frédéric Valletoux

National 22.01.2024
3 Questions à Frédéric Valletoux

Edit : Le jeudi 8 février 2024, Frédéric Valletoux a été nommé ministre délégué à la Santé dans le gouvernement Attal.

 

Frédéric Valletoux est député de la 2ème circonscription de Seine-et-Marne et ancien Maire de Fontainebleau. Il a aussi été aux avant-postes de la promotion de l’activité physique adaptée dans le dernier projet de loi de financement de la sécurité sociale.

 

  • L'activité physique a acquis sa légitimité en tant que thérapie non médicamenteuse. Selon vous, comment peut-on mieux promouvoir cette thérapie ?

La promotion de cette thérapie implique la mobilisation de tous les acteurs concernés, c’est-à-dire à la fois les professionnels de santé et ceux du sport. Les actions se déroulent prioritairement sur le terrain et en tant que Maire, j'ai beaucoup soutenu cette démarche. Le niveau municipal est l'endroit où se créent des alliances et des volontés de travailler ensemble dans ce champ.

J'ai toujours plaidé auprès des associations d'élus pour qu'ils se mobilisent sur ce sujet. C'est à la fois une façon très positive de travailler avec les soignants, mais aussi parfois la rencontre de deux mondes assez éloignés. Toutes les démarches d’activité physique adaptée ou de sport santé c’est au contraire l’alliance des deux univers. 

 

  • Le Parlement a adopté un amendement visant à expérimenter des programmes d'Activité physique adaptée pendant deux ans pour accompagner les personnes traitées pour un cancer. Vous avez porté cet amendement ; pouvez-vous nous dire pourquoi et quel est son objectif ?

L'objectif est d'avoir un intérêt à agir, plutôt que de se limiter à des déclarations. Il est important qu'il y ait un intérêt à agir et que cela soit valorisé par des accompagnements financiers.

Malheureusement, l'amendement que nous avons fait adopter est un amendement de repli. J'aurais souhaité que nous allions beaucoup plus loin, plus rapidement et de manière plus étendue dans l'accompagnement du sport adapté. Cependant, en raison de contraintes budgétaires, le gouvernement n'a pas pu répondre à cette demande. L'expérimentation est une façon de commencer à ouvrir la voie.

Cela consiste à démontrer, dans les territoires et auprès des patients concernés, qu'il est nécessaire de s'engager dans cette voie.

 

  • En 2033, l'activité physique sera-t-elle complètement intégrée aux politiques de santé ?

Je l’espère et cela démontrera pour moi qu’on a enfin compris la valeur de la prévention.

Il est toujours difficile de définir ce qu'est réellement la prévention, mais cela permettrait de montrer l'importance de privilégier celle-ci plutôt que le traitement curatif.

Et j’espère que via cette expérimentation, qui est aujourd’hui une exception, cela deviendra la norme et permettra d'inverser la tendance.