L'activité physique : un véritable allié face au cancer du sein

National 27.10.2021
L'activité physique : un véritable allié face au cancer du sein
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Le cancer du sein est le cancer le plus fréquemment diagnostiqué chez la femme. D'après l'Institut National du Cancer (INCa), on estime à 58 500 le nombre de nouveaux cas de cancer du sein pour l'année 2018 en France métropolitaine.(1) 

Le cancer du sein est une maladie multifactorielle. Plusieurs facteurs influent sur le risque de sa survenue.  

Aujourd'hui, on connaît un certain nombre de facteurs de risque du cancer du sein, tels que les facteurs de risque liés à l'âge (près de 80% des cancers du sein se développent après 50 ans), les facteurs de risque liés au mode de vie (la consommation d'alcool et de tabac, le surpoids ou le maque d'activité physique peuvent favoriser l'apparition d'un cancer du sein) et les facteurs de risque liés à certains antécédents médicaux personnels et familiaux.  

La pratique d’une activité physique à un rôle important dans la prévention des cancers du sein et permet une diminution moyenne de 30 à 40% du risque de développer un cancer du sein.(7)

Mais l’activité physique a également un rôle important dans la prévention tertiaire. Après la survenue d'un cancer du sein, la pratique d'une activité physique régulière possède des bénéfices pour la plupart des types de traitement du cancer : chimiothérapie, chirurgie, radiothérapie et hormonothérapie. L'activité physique possède également des impacts positifs après la maladie.  

 

La pratique d'une activité physique pendant et après la chimiothérapie : 

  • Diminue la sensation de fatigue d’environ 25% (2) 

De nombreuses études ont prouvé que l'activité physique a un impact positif sur la fatigue en cancérologie : elle diminue d’environ 25% le symptôme quel que soit le moment de la prise en charge (pendant ou après les traitements) et quel que soit le stade du cancer.  

  • Permet un gain de force de plus de 30% (2)

Une activité physique régulière reposant sur du renforcement musculaire pendant les traitements permet d’augmenter la masse musculaire et d’améliorer de plus de 30% les performances de force. 

  • Limite les douleurs musculaires et articulaires (2) 

L’amélioration de la force musculaire permet aussi de limiter les arthalgies (douleurs articulaires) parfois provoquées par certains traitements et corticoïdes.  

  • Limite les neuropathies périphériques (2) (sensations de fourmis dans les extrémités, difficultés à saisir avec la main) 

 

La pratique d'une activité physique après la chirurgie :

  • Limite les adhérences (2) (lésions qui se forment après une opération chirurgicale au moment de la cicatrisation) 
  • Évite l'épaule « gelée » (2), se caractérisant par des adhérences ou un durcissement de la capsule articulaire au niveau de l’épaule et entraîne une raideur progressive mais douloureuse de l’épaule.  
  • Ne représente ni un facteur de risque(3), ni un facteur d’aggravation(4) concernant le risque de lymphœdème suite à la chirurgie 

 

La pratique d'une activité physique pendant et après la radiothérapie : 

  • Limite les tensions dans le grand pectoral (2)
  • Évite l’épaule « gelée » (2)
  • Redonne de la mobilité dans l’épaule et le bras (2)
  • Limite les douleurs (2)

 

La pratique d'une activité physique pendant l’hormonothérapie :

  • Réduit la masse graisseuse (3) 

La prise de poids moyenne après traitement d’un cancer du sein est de 2,5 kg, or la prise de poids est un facteur de mauvais pronostic après traitement du cancer du sein.(5) La pratique d’activité physique permet de réguler l’IMC.  

  • Limite l’ostéoporose (3) 

L'ostéoporose est une maladie osseuse qui associe à la fois une diminution de la densité de l'os et des modifications de sa micro-architecture. L'os est plus fragile, moins résistant et, par conséquent, le risque de fracture augmente.  La pratique d'une activité physique permet de limiter de phénomène. 

  • Limite l’arthralgie (douleurs articulaires) 

Les arthralgies représentent un effet secondaire chez 33 % à 74% des patients après hormonothérapie pour cancer du sein (3). 

 

Enfin, l’activité physique après la rémission d'un cancer du sein :

  • Permet la réduction de décès par cancer du sein de 34% (6) 
  • Permet la réduction du risque de décès toutes causes confondues après un cancer du sein de 41% (6)  
  • Continue de lutter contre la fatigue (2) 

La fatigue est susceptible de perdurer après les traitements et pour une période plus ou moins longue. Là encore, la pratique d’une activité physique participe activement à la lutte contre la fatigue post-traitement. 

  • Facilite le retour à la vie sociale (2) 

En aidant les patients à lutter contre l’isolement, l’activité physique contribue à conserver une vie sociale tout au long des traitements. Ce “mouvement” positif permet de faciliter la période post-cancer.  

 

Références :

1 Institut National du Cancer , Panorama des cancers en France - édition 2021  

https://www.e-cancer.fr/pdf_inca/preview/303372/4327939/file/Panorama%20des%20cancers%20en%20France_2021.pdf  

2 Institut National du Cancer (2017), Rapport d’expertise « Bénéfices de l’activité physique pendant et après cancer, des connaissances scientifiques aux repères pratiques », Boulogne-Billancourt.  

3 Speck RM, Gross CR, Hormes JM, Ahmed RL, Lytle LA, Hwang WT, Schmitz KH « Changes in the Body Image and Relationship Scale following a one-year strength training trial for breast cancer survivors with or at risk for lymphedema » - Breast Cancer Res Treat. 2010 Jun;121(2):421-30. doi: 10.1007/s10549-009-0550-7. Epub 2009 Sep 22.  

4 Bloomquist K, Karlsmark T, Christensen KB, Adamsen L. Heavy resistance training and lymphedema: prevalence of breast cancer-related lymphedema in participants of an exercise intervention utilizing heavy load resistance training. Acta Oncol. 2014 Feb;53(2):216-25.  

5 Thanacody S , Évaluer la pratique de l’activité physique et analyser les déterminants chez les patientes atteintes d’un cancer du sein : étude quantitative, Nov 2016 

6 Ibrahim EM, Al-Homaidh A. « Physical activity and survival after breast cancer diagnosis: meta-analysis of published studies » Med Oncol. 2011 Sep;28(3):753–65. 

7 Rinaldi Y. Sport et cancer. POST’U. 2016:205-214.