Témoignage de Thomas, patient à la CAMI
Thomas, patient à la CAMI, retrace son parcours de soin au travers de ce témoignage bouleversant, mettant en lumière le rôle de l’activité physique dans le chemin vers sa rémission.
- Comment notre accompagnement vous a aidé à traverser la maladie ?
J’ai intégré un programme de la CAMI Sport & Cancer sur les conseils de ma radiothérapeute. J’ai découvert que j’avais un cancer de la prostate à 51 ans.
Je suis passé par une opération chirurgicale, puis une radiothérapie deux ans après, suite à une récidive de mon cancer.
Pendant la phase aiguë des soins, j’ai continué à travailler, car cela me paraissait important pour ne pas laisser toute la place à la maladie.
À la fin des séances de radiothérapie, les effets secondaires, cumulés à ceux de l’hormonothérapie, sont devenus plus lourds à supporter : bouffées de chaleur, douleurs et surtout une fatigue chronique.
Je n’étais plus très positif à ce moment-là...
Quand ma radiothérapeute m’a parlé de la CAMI, elle l’a fait pour plusieurs raisons : ma baisse de moral, mon besoin de regagner du dynamisme et de compenser les effets de l’hormonothérapie (fatigue, douleurs articulaires, prise de poids).
Elle m’a également indiqué que l’activité physique réduisait le risque de récidive, ce qui était particulièrement pertinent dans mon cas.
Je n'ai jamais été un grand sportif et je n’aimais pas spécialement le sport avant de commencer l’accompagnement de la CAMI. J’étais moyennement motivé. Mais très vite, j’ai ressenti les bienfaits énormes des séances : gain de tonicité et d’énergie.
Durant les séances, on travaille sur les muscles profonds. Les activités sont variées (Pilates, Médiété, cardio, relaxation…). Il y a une vraie bienveillance de la part de la thérapeute sportive, car certaines personnes sont assez fragilisées, et chacun peut doser son effort pour adapter sa pratique.
Faire ce programme pendant la phase aiguë, c’est vraiment ce qui m’a aidé à continuer à aller au travail, grâce aux deux séances hebdomadaires que mon employeur m’a permis de suivre en adaptant mes horaires
- Qu'est-ce que vous a apporté l'activité physique, physiquement et mentalement ?
Au bout d’un mois, ça allait déjà beaucoup mieux. J'avais plus de tonicité, malgré les courbatures fréquentes en sortant de séance. J’avais perdu les 3 kg pris pendant les traitements et j’ai gagné de la masse musculaire. J'avais aussi gagné en mobilité dans les gestes du quotidien : mettre mes chaussettes, vider le lave-vaisselle, etc.
Au bout de trois mois, j’ai fait mon bilan de suivi, et Laura (la praticienne qui m’accompagne) a été elle-même bluffée par les résultats. L'assiduité avait payé. Mon entourage, mes collègues, voyaient les effets de l’activité physique sur mon état, ils me disaient que j’avais l’air d’être en meilleure forme.
Cela fait déjà 7 mois que j’ai démarré les séances, et aujourd’hui, j’aurais du mal à m’en passer. Les douleurs articulaires que j’ai depuis ma récidive sont assez difficiles à supporter. Je me sens assez fatigué depuis les fêtes, et je sens que ces séances sont encore un vrai besoin.
Le programme m’a vraiment fait l’effet d’un déclic. L’’activité physique adaptée m’a vraiment reboosté et m’a permis de dépasser la maladie. J’en retire une plus grande estime de moi-même. J’y ai vu l’occasion d’apprendre à écouter mon corps et à lui redonner toute son importance.
Si je peux souligner quelque chose, c’est la faible proportion d’hommes par rapport aux femmes dans le programme que j’ai suivi. Les hommes ont peut-être plus de réticences à se rendre à ce genre de séances, qui peuvent faire penser à des cours de yoga d’un point de vue extérieur. Ils gagneraient à venir ! Quand on fait quelques séances, on se rend vite compte de tout ce que ça nous apporte.
- Considérez-vous l'activité physique comme un soin en complément des traitements ?
Oui, c’est clairement un soin. Il y a toujours des moments où ce n’est pas simple de se rendre aux séances, mais je sais maintenant quels sont les bénéfices que j’en retire dès la fin de la séance, à moyen et, je l’espère, à plus long terme. Je n’y vais jamais à reculons, car on y est toujours bien accueilli.
Je remercie la CAMI et ses équipes pour le soutien et tout ce que cela m’a apporté à un moment important de ma vie.